Pensez printemps, étudiants !
Qu’il est beau, le campus au printemps… À l’arrivée des beaux jours, l’esplanade du A22 se remplit de jeunes lors des pauses déjeuner, les manteaux laissent place à des tenues décontractées, et reviennent les vélos, disparus durant la période de grand frais.
Depuis les vacances de février, les choses ont ainsi beaucoup changé à l’université. Certes, le train-train quotidien des études et des examens n’a pas varié, et les étudiants ont leurs pensées tournées vers devoirs surveillés, projets et autres partiels qui marquent cette saison. Mais à mesure que l’année avance vers sa fin, l’atmosphère change, les fêtes sont plus nombreuses, tout comme les animations universitaires… et des liens se recréent, puis repartent aussi vite que la masse d’étudiants à l’approche des congés universitaires. Dès le mois de mars, un léger goût de vacances, ou du moins d’été, commence à se sentir à l’université : pas de doute, le printemps est arrivé.
La fac d’un jour nouveau
À l’issue des partiels de mi-semestre, le calme est quelque peu revenu dans les couloirs de l’université. La vie reprend, et les cours, avec les morceaux les plus durs du semestre, suite logique d’une progression linéaire des enseignements. Chez les étudiants, pas tant de hâte d’avoir les résultats des DSI. La fac suit son cours, avec un agenda similaire chaque semaine. Les résultats des DSI tardent à arriver, comme si même les enseignants avaient oublié. La routine est bien installée, à quelques tests ou contrôles notés près.
Seulement, un événement vient changer les habitudes de chacun, étudiants comme non-étudiants : le changement d’heure.
Enfin, les étudiants ne quittent plus la fac sous la nuit ! Enfin, on peut retrouver un semblant de vie après les cours ! Ce changement, couplé à l’arrivée du printemps et des beaux jours, change considérablement la vie des jeunes sur le campus. Tous ont l’impression de retrouver une seconde journée après les cours, et de profiter du Soleil. Une nouvelle vie est arrivée !
À la pause méridionale, les étudiants sortent désormais de la cafétéria pour se mettre sur l’esplanade du bâtiment A22, le bâtiment principal des L1 de sciences à Bordeaux, ou amènent leurs plateaux du restaurant universitaire jusqu’en terrasse, pour goûter au vent chaud de l’été. Les abris et accroches vélo redeviennent bondés, après un hiver où seuls les plus téméraires ne délaissaient pas leur bicycle pour le tramway. Les tables de pique-nique se remplissent, même en fin de journée, pour discuter près des fleurs et des arbres qui commencent à bourgeonner. Le soir, nombreux sont ceux qui restent un peu à la fac pour discuter, pour profiter. Le campus a repris vie, grâce à cet avant-goût d’été.
Les beaux goûts ont également fait refleurir les animations du BVE*
Bureau de la Vie Étudiante, la partie de la fac qui gère les animations universitaires
et autres associations étudiantes, qui hantent les couloirs à la mi-journée. Ici, on anime la cabane, cet environnement construit durant l’hiver pour promouvoir l’écologie participative, le recyclage et le jardinage. Au restaurant universitaire, on organise des animations anti-gaspi pour la semaine du développement durable. En avril, l’Université de Bordeaux sort ses « moissons d’avril », une quinzaine de jours pour promouvoir la culture, et les réalisations estudiantines de l’année. Avec notamment, de nombreux week-ends… musicaux. Des DJ organisent des « siestes musicales » méridionales, et font péter les sonos dès le vendredi après-midi — quand bien même certains, dont moi, ont cours — pour ambiancer des étudiants qui en oublieraient presque les examens à suivre. Des expositions, des randonnées, de nombreuses rencontres sont organisées sur les campus bordelais tout le long du mois de mars et d’avril, à mesure qu’approche la fin d’année.
Même si la majorité des étudiants ne s’intéressent que peu à ces rendez-vous, tous profitent des petites animations et surtout de l’ambiance estivale qui se dégage à l’université. Vive le printemps, pourraient chanter les étudiants.
Et le monde disparût.
« Les étudiants, c’est comme le linge, quand il fait beau, ça sèche. »
— Une responsable de licence informatique, en amphi.
Car ces derniers profitent peut-être un peu trop du Soleil, et c’est ainsi qu’après les partiels de mi-semestre, et à mesure des semaines passées, lorsque le beau temps est au rendez-vous, les amphis se dépeuplent. Comme au premier semestre — mais pour une toute autre raison — , l’amphithéâtre de cours ne se remplit plus qu’à moitié, ce que ne tarde pas de faire remarquer la maître de conférences d’un des deux cours obligatoires pour la mention.
Dans les groupes de TD aussi, les étudiants “trient” les matières où ils préfèrent ne pas venir, par manque de temps, d’envie, de motivation. Pourquoi venir dans cette UE à 2 crédits ECTS, en plein jeudi après-midi, alors que je pourrais partir à midi sinon ? C’est ainsi que certains cours se dépeuplent, même s’il y a assez de monde pour que l’enseignant·e ne parte en désespoir ; ou encore que ce ou cette dernier·e découvre de nouveaux étudiants à son cours… deux mois après l’avoir commencé. Mais pour l’heure, pas de soucis à se faire pour ces étudiants (même si les choses pourraient changer, j’en parlerai dans un futur article) : il n’y a pas d’appel, et tant que ceux-ci viennent aux examens… tout roule pour eux.
Néanmoins, une vague de départs beaucoup plus puissante s’approche du campus, et s’amorce déjà avec la fermeture de quelques chaînes de restaurant universitaire. Puis déferle à la mi-avril : l’université Bordeaux-Montaigne arrête en effet ses cours dès le 19 avril, date des vacances universitaires de printemps pour nous, étudiants de l’Université de Bordeaux. Et les résultats se sentent dès les jours qui précèdent : considérablement moins d’étudiants sur le campus, ainsi qu’au restaurant universitaire, qui ferme donc déjà une, puis deux des quatre chaînes disponibles. L’affluence a fortement diminué, à la grande surprise des L1 de sciences de Bordeaux, qui ne comprennent d’abord pas ce qui se passe.
Cette baisse de régime du campus se poursuit après la semaine de vacances allouée au printemps : les L3 partis en stage, les L2 entamant leurs examens, le campus de Talence perd de sa belle, et devient très vite… quasi-désert. Le mauvais temps accompagnant, les quelques étudiants en L1 qui suivent les derniers cours ont l’impression de découvrir un campus fantôme. Où sont passés les vélos qui étaient flots il y a trois semaines ? Où sont les animations qui rythmaient l’université ? Où est parti le soleil printanier ?
Effervescence de fin d’année
Cependant, l’année n’est pas totalement finie, et avant les partiels finaux de la mi-mai… les professeurs se donnent à cœur-joie sur de nombreux contrôles. Projet d’informatique à faire en une semaine, nombreux tests pour clôturer l’année… fin de semestre rime avec enseignements terminés, et donc plus de possibilité d’évaluer, en plus des examens qui arrivent (sans semaine de révision cette fois L’heure des partiels C’est le passage obligé à l’université : les partiels sont le moment damné, redouté, où tout peut se jouer. De quoi bien faire stresser. ). À cela s’ajoutent tous les projets que les étudiants ont repoussé jusqu’à la dernière minute : partiels assistés par ordinateur, oral d’exposé, rapport d’« ouverture professionnelle » [sic]… Nombreux, dont moi, sont ceux qui ont procrastiné, ou n’ont pas vu le temps filer, et se retrouvent ainsi surchargés à deux semaines des examens, avec dix milles choses à travailler, au lieu de bachoter. Les soirs sont ainsi très (trop?) studieux, le groupe Messenger de classe est en ébullition, et l’anxiété se fait sentir chez les étudiants de mon groupe de TD. Certains n’ont pas ce problème, ayant déjà anticipé durant le printemps les activités demandées. Mais pour beaucoup, tout arrive en même temps, et vient une fatigue, un stress au travail tout du moins, qui aurait pu être évitée. Les étudiants se couchent, tard, en ayant en tête le 17 mai, lorsqu’ils seront enfin libérés de toutes ces corvées, que l’on appelle études.
En attendant, les jours passent, accélèrent, et ne se ressemblent décidément pas en cette fin d’année chronométrée. Les tests se suivent les uns après les autres, et malgré l’affluence de devoirs, les étudiants viennent aux derniers cours, en raison de ces contrôles inopinés qui comptent pour 10 % de la note… les 10 % qui pourraient permettre de valider finalement l’année.
Peu à peu, les échéances tombent, et les étudiants se déchargent de responsabilités. Jusqu’à la prochaine échéance, plus importante, cette fois : les partiels de fin d’année. Et en ce vendredi, dernier jour de cours de l’année… rien. Les étudiants se quittent, parfois même une heure plus tôt, en plein cours, avec des simples « Bonne chance », « Bon courage ! », ou « À l’année prochaine, peut-être… ». Le semestre de TD est là aussi passé à vitesse grand V, et ce semestre, avec moins d’affinité qu’au premier — notamment car ceux-ci étaient moins nombreux On change tout, et on recommence. Les partiels finis, l’heure est déjà venue de reprendre les cours, et d’enchaîner avec le deuxième semestre. Et de tout recommencer. , avec plus d’amphi.
Dorénavant, les L1, les derniers étudiants de l’université encore présents, vont s’atteler à réussir leur année, dans cette dernière ligne droite. Décisive. Fatidique. Dans une semaine, tout sera fini, tout sera bouclé, et les étudiants pourront profiter de trois mois de vacances (ou de travail…) bien méritées. Le compte à rebours final a commencé. Rendez-vous de l’autre côté…