Fin de saison sur Bordeaux

L’heure des partiels

Premiers partiels à l'université

3 semaines sont passées depuis que j’ai quitté mes collègues de groupe de TD, avant Noël, en cette fin de premier semestre Image d'illustration Fin de saison sur Bordeaux En décembre, les journées raccourcissent… et le semestre se finit. Trois mois après la rentrée, l’heure est déjà aux au-revoir. . Il y a trois semaines, je les laissais, eux (enfin, ceux qui sont restés Image d'illustration Ça se vide. Un mois après la rentrée, les classes de L1 se vident déjà. L’Université compte déjà ses disparus. ), pour des vacances bien méritées. Tous ont pu profiter des festivités, retrouver leurs familles, et passer la nouvelle année dans « leur pays », leur zone natale. Tous… ou presque : les étudiants internationaux ne peuvent parfois pas supporter le coût d’un aller-retour au pays, loin de la faculté, et passent donc les fêtes seul, ou (plus souvent) avec des amis.
Mais, pour tous, locaux ou internationaux, la fête n’a pas duré. Noël passé, 2018 pas encore terminé, il est temps de bûcher, et d’entrer dans la dernière ligne droite des révisions. Avec pour objectif, de réussir les partiels du premier semestre.

La salle dans laquelle avait lieu nos TD, au premier semestre ; ici, à l’abandon, après une journée de cours.

La salle dans laquelle avait lieu nos TD, au premier semestre ; ici, à l’abandon, après une journée de cours.

Boulot de vacances

Le 21 décembre dernier, les étudiants de mon groupe de TD s’étaient quittés pour trois semaines de congé, à l’issue de la fin du semestre. Trois semaines sans cours, avant une semaine de partiels d’hiver : la formule doit retourner plus d’un étudiant hors Bordeaux, sachant que de nombreux jeunes passent leurs examens avant les vacances de Noël, notamment en PACES, sans semaine vide pour pouvoir réviser, et révisent au fil des week-ends et des soirées. Mais elle est chère au collège sciences et technologies de l’université de Bordeaux, qui organise depuis des années (la dernière archive d’annales que j’ai trouvé date de 2001) les partiels des néo-étudiants à la mi-janvier, après les examens des autres étudiants en licence. Les étudiants en L3 passent ainsi tous leurs examens durant la semaine avant les vacances, les étudiants en L2 à cheval sur les semaines pré- et post-congés… tandis que nous, étudiants en première année, arrivons après la mêlée, et sans semaine de cours auparavant. Loin de ce qui se fait aux universités de Toulouse-III, ou Lyon-I, par exemple, pour qui les L1 passent les partiels avant et après la trêve des confiseurs.

Certains pourront ici déplorer l’abus de gentillesse, de facilités, confié aux néo-étudiants, que l’on chouchouterait et qui ne découvriraient pas la réalité étudiante. Il y a de ça : pour des jeunes étudiants, l’idée de partiels sur lesquels tout se joue est une idée noire, qui fait peur, à tous, même à ceux qui ont souvent confiance en eux. Adieu l’évaluation progressive (le « contrôle continu ») du lycée, qui laisse place à un examen final, comme le bac, qui sanctionne un semestre par quelques examens. C’est pour éviter un trop grand gap entre les habitudes lycéennes et la machine universitaire, et probablement améliorer le taux de réussite de la première année, que sont organisés ces aménagements, qui ne sont pas les seuls — à lire plus bas.

Le risque d’aider tant les L1, est de ne pas engager une éventuelle habitude à réviser, qu’ont les étudiants dans les autres filières et années. Plus tard, les étudiants n’auront pas de semaine de révisions, et devront faire comme les autres, c’est-à-dire travailler durant les soirées et les week-ends, au lieu de flâner, en attendant les semaines de vacances pré-partiels.

Pour autant, profitent-ils de ces semaines de révisions organisées pour eux ? Principalement… non. Ou du moins, peu. Pour beaucoup, moi y compris, les révisions passent après Noël, voire après le Nouvel An. Les premiers partiels ayant lieu à la mi-janvier, pourquoi s’inquiéter et réviser plus tôt ? Sur le groupe de discussion de la “classe”, les messages affluent à partir de début janvier, pour demander de l’aide à la compréhension sur tel ou tel chapitre, pour demander les feuilles de cours manquantes dues à une absence spontanée… Quelques-un, comme moi, attendent la dernière minute pour finir les épreuves de “partiels assistés par ordinateur” (en l’occurrence, une centaine d’exercices de mathématiques en ligne, comptant pour la note finale de l’UE), en profitant pour réviser activement par la même occasion. La chimie, la mécanique que personne n’a compris : les classeurs s’ouvrent et se ferment, à mesure que les cours sont lus, relus, appris et retenus, ou non. C’est là que se révèle l’impressionnant travail des étudiants, à l’approche de la deadline : mis devant le fait à accomplir, ces derniers révisent treize semaines de cours divers et variés, en une dizaine de jours. Ou du moins, essaient.

Le précédent automnal

Ce n’est pour autant pas la première fois que les L1 passent en partiels. Comme d’autres en France, le département sciences et technologies de l’université de Bordeaux organise en effet, pour les étudiants, des examens de mi-semestre, tout au long de l’année, en novembre (puis en mars). L’objectif est multiple : pouvoir étaler les révisions, contraindre les étudiants à travailler, et (surtout) ne pas faire peser la note du semestre sur un examen final. Officiellement appelé « DSI », pour « devoir surveillé intermédiaire », ce semblant d’examen vaut ainsi son pesant de cacahuètes : généralement 30 % de la note d’une UE, auxquels s’ajouteront 20 % de contrôle continu (tests, devoirs maisons, notes de présence)… et l’examen final, qui complète les 50 % restants. Pour certaines matières, le DSI compte même pour la moitié de l’UE, et n’est donc pas à négliger. Pourtant, cet examen est bien moins officiel que les très-réglementés examens terminaux : pas d’anonymat, contrairement aux partiels de fin semestre, correction par l’enseignant chargé de TD, révélation des notes à tous… ce qui n’empêche pas pour les étudiants de le considérer comme « leur premier partiel » [au singulier ou au pluriel, ndlr].

C’est ainsi que la semaine de vacances d’octobre, à la Toussaint, s’est transformée pour tous en semaine de révisions, en prévision des examens à la reprise. Après deux mois de cours, de nombreuses matières sont à réviser — portail MISIPCG* oblige  À l’Université de Bordeaux, la licence de Sciences et Technologies commence presque obligatoirement par un semestre dans un « portail », un mélange de matières pour pouvoir in fine se réorienter, peu importe ce que l’on a précisé sur Parcoursup. Ils sont au nombre de deux : MISIPCG [Mathématiques, Informatique, Sciences pour l’Ingénieur, Physique, Chimie, Géosciences] et SVSTC [Sciences de la Vie, Sciences de la Terre, Chimie]. À cela s’ajoute la licence MIASHS [Mathématiques et Informatique Appliquées Aux Sciences Humaines et Sociales], sans portail. — , et les étudiants, comme moi, s’acharnent (ou pas…) sur les annales, pour travailler leurs premiers sujets de partiels.

La semaine fatidique est composée d’une demi-douzaine de contrôles, de sujets à faire en 1h30. Au premier jour, les étudiants, censés arriver au pire quinze minutes avant le début de l’épreuve, viennent presque une heure avant, par probable peur d’une panne de tramway, comme cela arrive souvent à Bordeaux, ou par simple appréhension. Les étudiants se parlent, discutent entre eux, des vacances, un peu, de la manière dont ils ont révisé, beaucoup, de ce qu’il faut savoir écrire sur la copie, assurément. Nombreux sont ceux qui sont pris de stress, voire paniquent, non pas par manque de connaissances, mais car c’est le premier examen qu’ils passent. Le baccalauréat est déjà loin derrière eux, mais c’est pourtant ce qu’ils vont passer, tous les deux mois cette année, puis deux fois par an, pendant une semaine.

Un amphithéâtre de l’université de Bordeaux, à l’entrée d’un partiel, lors des DSI de novembre.

Un amphithéâtre de l’université de Bordeaux, à l’entrée d’un partiel, lors des DSI de novembre.

Heure d’errance

Ce n’est ainsi pas la première fois que les étudiants passent en partiel. La semaine de DSI a eu l’avantage de les habituer à ces semaines d’examens, qui ont de quoi inquiéter par leur importance dans leur cursus, et leur caractère solennel, mais qui dans la pratique finit par passer comme une lettre à la Poste.

Rapidement, au bout du second partiel du DSI, se met en place une routine pré- et post-examen : arrivée la plupart du temps une demi-heure avant l’épreuve, discussions diverses pour décompresser, puis, lorsque les personnes chargées de l’émargement des candidats s’installent, mise dans la file d’attente qui se forme, où les étudiants doivent présenter leur carte d’étudiant ou pièce d’identité et signer la feuille de présence, avant de gagner leur place dans l’amphithéâtre, indiquée sur la dite feuille. S’en suit une succession d’étapes d’ordre pratique : trouver puis arriver à sa place, compter le nombre de feuilles mises à disposition, ouvrir son sac puis y prendre et déposer toutes les affaires possibles et inimaginables (stylos, fluorescents, correcteurs, règle, bouteille d’eau, carte d’étudiant, nourriture…), avant de descendre de l’amphithéâtre, pas à pas, d’y déposer sacs, téléphone, porte-monnaie, clés, manteau et autres fioritures. Un coup d’œil à la masse d’étudiants (ou de sièges vides), puis l’attente.

Un amphithéâtre de l’université de Bordeaux, vide, ici à l’issue d’une journée de cours, en janvier 2019.

Un amphithéâtre de l’université de Bordeaux, vide, ici à l’issue d’une journée de cours, en janvier 2019.

Ce moment de pause est la période la plus stressante pour les personnes les plus anxieuses de la salle, la plus longue pour ceux qui arrivent sur leur paillasse en premier. Entre l’ouverture de l’amphithéâtre, généralement un quart-d’heure avant l’horaire de début d’épreuve, et le début effectif de celle-ci, se passe une longue vingtaine de minutes, où les regards, d’abord bavards, deviennent peu à peu complices, où les sourires sont parfois des cris de désespoir, où les yeux se détournent des feuilles vers les camarades. L’horloge, toujours la même, tourne, matée par de nombreuses paires d’yeux, qui scrutent l’heure, attendant le moment fatidique, inexorable.

En bas de l’amphithéâtre, deux enseignants de la discipline de l’épreuve. Lors du DSI, non anonymisé, les étudiants retrouvaient généralement leur enseignant de la matière en question ; ce qu’il est impossible de prévoir lorsque les étudiants sont anonymes, et donc placés par ordre alphabétique intégral. Pour eux également, la même routine. Parfois, l’un d’entre eux rappelle les consignes qui sont inscrites sur le tableau : sacs en bas de l’amphithéâtre, téléphones éteints et à l’intérieur des sacs, pas de sortie avant la fin de la première heure. Quelques fois, ils synchronisent leurs montres. Puis, lorsque l’aiguille de l’horloge atteint l’heure ou la demi-heure pile, un enseignant ouvre l’enveloppe en papier kraft où sont cachés les sujets, divise le paquet en deux, le passe à son collègue, puis la distribution commence, du bas de l’amphi vers le haut. Une fois les deux enseignants passés dans tous les rangs, l’un d’entre eux note l’heure finale (l’heure actuelle, à laquelle on ajoute la durée de l’épreuve) sur le grand tableau vert… et c’est parti. En réalité, ça l’est déjà : ici, pas de retournement de copie. Étudiants du bas peuvent commencer plus tôt que les étudiants du haut, sachant que tous ont la même heure de fin…

Puis, dans presque tous les partiels que j’ai vécu jusqu’alors, des étudiants arrivent. Suite à des tractations de l’UNEF, syndicat étudiant (le seul dans le campus Sciences & Technologies), l’université de Bordeaux tolère quinze minutes de retard max, quelque ce soit le motif, légitime ou non, pour les examens de partiels. Alors, il est commun de voir des étudiants qui arrivent, quelques fois stressés, parfois pénard, au moment de la distribution des copies, quelques instants après, voire même un quart-d’heure à l’issue. La personne descend alors, au milieu de tous ces étudiants qui ont commencé à composer, puis prend sa copie, laisse son sac en bas de l’amphi, prend ses affaires… et part sur sa chaise bien quelques minutes après être rentré, créant quelques déconcentrations mineures mais toujours bien embêtantes dans le cadre d’un examen.

Au bout d’une heure, une personne se lève. Puis, selon la matière, suivent une dizaine à une soixantaine de personnes. Pour eux, pas besoin de rester plus longtemps : ils ont soit fini, soit abandonné, ayant fait ce qu’ils pouvaient. Le vacarme causé par le redressement des bancs-strapontins de l’amphithéâtre, qui rebondissement et claquent contre la table, en dérange plus d’un pendant quelques instants. Surtout, les étudiants les plus gênés sont ceux sur les côtés des bancs, étant contraints de se lever pour laisser sortir les personnes du milieu de l’amphithéâtre voulant rendre leurs copies, alors qu’eux n’ont pas fini… et le tout, trois fois : une pour aller déposer la copie, une seconde pour que l’étudiant rassemble ses affaires, et une troisième pour que celui-ci quitte la salle. À cela s’ajoute le bruit régulier de la porte de sortie de l’amphithéâtre, claquant contre le mur… et vous comprenez qu’il est difficile de se concentrer dans les dernières demi-heures d’épreuves durant 1h30.

Au fur et à mesure que le temps s’égraine, et que les dernières minutes sont comptées, les étudiantes et étudiants désertent. Lorsque le temps est écoulé, et que l’enseignant-surveillant demande solennellement de « poser les stylos », il ne reste généralement qu’une dizaine, voire une petite vingtaine de jeunes dans l’amphithéâtre. Dans le tintamarre causé par les étudiants qui se lèvent, certains profitent pour jouer avec les limites, continuer à écrire sous prétexte de numéroter les pages, remplir l’en-tête de copies, pour pouvoir avoir quelques minutes de plus. Les personnes descendent pour remettre leur copie dans le tas, émarger une nouvelle fois, prendre leur sac et ranger leurs affaires. L’inquiétude est passée… pour l’heure.

À la sortie de l’amphithéâtre, des étudiants de mon « groupe social », c’est-à-dire les gens proches de mon groupe de TD du premier semestre, m’attendent (il est toujours bon d’être dernier) dans le couloir de la fac. Déprime, joie, demandes de réponses pour se rassurer ou désespérer : les questions et remarques fusent sur le partiel venu. Tant de réactions à chaud, de paris de notes, qui ne valent rien mais permettent de décompresser quelque peu après plusieurs heures de partiel. Beaucoup d’étonnement, lorsque le sujet était très facile ; des têtes mortifères pour un examen que tout le monde pensait relativement aisé : les quelques minutes post-partiel, voire les premières secondes à la sortie de l’amphi, permettent de juger de sa propre réussite. En cas d’examen globalement raté, pas bien de quoi s’inquiéter, car les barèmes devraient alors être plus cléments — c’est ce qui est ressorti des examens de novembre en tout cas — , alors qu’un partiel jugé facile est plus emprunt à soucis.

Quelque soit la matière, ces débats ne durent que peu longtemps. Au bout de quelques temps, la faim, le partiel du lendemain, ou un étudiant disant « Hey, au pire… c’est fini, on en parle plus ! » vient couper (ou du moins, tenter) tout bavardage, et les remords ou joies s’intériorisent. Direction ensuite la BU ou le RU [la bibliothèque ou le restaurant universitaire, ndlr], où les discussions reprendront… sur le prochain partiel. Et ce, jusqu’en fin de semaine.

Semaine de la peur

Ce rituel n’est pourtant pas immuable, bien au contraire. Durant ces deux semaines d’examens, en novembre puis en janvier, chaque jour est quelque peu unique. Les partiels avancent mais ne se ressemblent pas, selon l’heure de l’épreuve, la matière…

Il suffit par exemple de regarder ce que les étudiants sortent comme « digestifs » avant le début de l’épreuve. Même si boire et manger sont théoriquement interdits dans les amphithéâtres, peu viennent les poches vides pour 1h30 à 3h de partiel. Mais selon l’heure du dit examen, avant ou après la pause de midi, durant la digestion… les gâteaux et autres bouteilles d’eau sont plus ou moins nombreux. En prévision d’une session de trois heures ayant lieu en milieu d’après-midi, les bouteilles et autres réserves sont légions sur les tables en bois de la salle, alors qu’elles se font considérablement plus rares en fin de matinée.

L’organisation-même d’une journée change beaucoup de jour en jour. Les examens n’étant logiquement pas à la même heure, et souvent peu coordonnés, il peut arriver quelques inepties, comme plusieurs partiels d’affilée durant la pause déjeuner, ne permettant de manger autre chose qu’une pizza CROUS en une demi-heure réglementaire. Et que dire de l’immense effroi qui a pris toute la classe estudiantine bordelaise de court, quand le tramway a été interrompu sur la portion amenant vers le campus, le premier jour des partiels de janvier ?

Néanmoins, le plus souvent, ce sont les chargés de TD–enseignants–surveillants de l’épreuve qui apportent de l’éclectisme à ce moment sacro-saint de l’université. Certains veulent en effet respecter scrupuleusement les règles de cette grand-messe universitaire, alors que les règles d’usage suffisent pour bien organiser des examens… Ainsi, lorsqu’une équipe de trois enseignants organise et surveille leur partiel que ces derniers ont eux-même conçus, ils ne lésinent pas sur les « règles de sécurité », qui étonnent (et embêtent) tous les étudiants, n’ayant jusqu’alors pas été appliquées, en ce jour, veille de la fin des partiels de janvier. Élèves alignés et formant un quadrillage dans l’amphithéâtre, dos des calculatrices dans les sacs, manteaux et même pulls à enlever pour être déposés en bas de l’amphithéâtre… Un comportement qui va jusqu’à l’absurde, quand une enseignante vient réprimander un étudiant qui écrivait son numéro d’anonymat sur l’en-tête de sa copie, alors que celle-ci avait signifié que les formalités administratives faisaient parti du temps d’épreuve :

« Posez votre stylo !
 — Mais, j’écris mon numéro d’anonymat, je l’ai noté sur un papier…
 — Comment ça, vous ne le connaissez pas par cœur ? »

Au final, la grande majorité des étudiants l’a fait en même temps, car personne ne connait son numéro d’anonymat, même après l’avoir recopié une demi-douzaine de fois jusqu’alors…

La veille, une enseignante également très aiguë sur le sujet avait ordonné aux étudiants de poser en bas leur sac avant d’aller à leur place… les contraignant à des aller-retour pour pouvoir monter leurs stylos et autres fioritures de composition.
Quel contraste avec l’attitude de mon enseignant, quelques instants plus tard, qui nous informe… que le cours est autorisé, durant l’examen. Nous étions ainsi une dizaine d’étudiants (aux côtés de deux cents étudiants de la matière de la première enseignante) à pouvoir sortir cours et autres anti-sèches en plein examen. De quoi créer des faux espoirs aux autres étudiants, vite repris par leur prof, et de quoi surtout nous étonner… jusqu’à ce que notre professeur se permette également de venir nous voir si l’on a besoin d’aide sur le sujet, en cas de questions, ou encore de rajouter une question à une demi-heure de la fin de l’épreuve, à la grande surprise de l’enseignante. Un partiel spécial.

« Défense de fuir », une instruction issue de lettres tombées, qui prend un goût amer lors des examens.

« Défense de fuir », une instruction issue de lettres tombées, qui prend un goût amer lors des examens.

Le vendredi, en fin de matinée, après un deuxième partiel d’une même matière étonnamment plus simple que le premier ayant eu lieu la veille au soir, qui avait été ressenti par tous comme une… tromperie, tout le monde ne pense plus qu’au week-end qui arrive. Dans trois heures, après la fin du dernier partiel du premier semestre (un examen de… méthodologie), tous pourront profiter d’un week-end de trois jours. Des sortes de vacances, semblant méritées (même s’ils avaient eu trois semaines auparavant).
Alors, au repas déjeuner, on débriefe sur la semaine, avant de ne s’inquiéter sur le dernier partiel que dans la demi-heure le précédant. Pourtant, à la sortie, la tête est sombre chez beaucoup. Même si j’ai été personnellement envoûté durant mon partiel par du hard rock — l’université ayant oublié de fermer la salle de musique jouxtant l’amphithéâtre… — beaucoup n’ont pas apprécié le sujet, et en ressortent dépités. Alors, pendant une demi-heure, reprennent des discussions post-partiels, où chacun discute de ses retours, de la semaine… et de ce qu’il va devenir par la suite.

En effet, mardi, le semestre deux commencera. Et les cartes seront rebattues : chacun a choisi la spécialisation de sa licence, et les groupes de TD seront remodelés. Certains ici partiront en mathématiques, quelques-un en mécanique, en chimie… Adieu le groupe qui s’était formé par les étudiants du groupe « A1 » au premier semestre, adieu le portail MISIPCG, mardi commence une nouvelle aventure, peu importe les résultats du semestre 1. Ceux-ci ne seront pas connus « avant un bon mois », d’après un enseignant questionné sur le sujet en novembre… D’ici là, tout le monde aura zappé toutes les matières qui ne les intéressaient pas. Les partiels sont finis : l’heure est venue de tout oublier. Avant de tout recommencer.

Photographie d'Adrien
AdrienTwitter
Amateur.
On change tout, et on recommence.