TGVmax, des avantages
Depuis plus d’un an, je possède l’abonnement TGVmax de la SNCF, abonnement qui permet (en théorie) d’accéder à la majorité des trains, en illimité. Contre 79 euros par mois, je peux réserver et prendre des TGV et Intercités à réservation obligatoire, sans les payer, s’ils ne sont pas remplis. Et j’en ai profité : depuis l'été dernier, j’ai pris une centaine de fois le train, notamment pour des trajets Bordeaux — Lyon qui m’auraient coûté une centaine d’euros sinon.
À l’approche de la rentrée, certains se demandent probablement si l’abonnement peut leur plaire, ou du moins être intéressant pour eux. D’un point de vue économique, il convient de
faire des calculs
TGVmax, est-ce intéressant ?
79 euros par mois pour des trains en illimité, l’abonnement TGVmax fait rêver. Mais tout le monde ne peut en profiter.
pour voir si cela peut valoir le coup, notamment car l’abonnement ne permet pas d’accéder à tous les trains, et que le nombre de trains disponibles dépend fortement de l’attractivité de la ligne et des jours… Mais TGVmax, ce n’est pas que des trains en pseudo-illimité : l’abonnement a aussi d’autres avantages, parfois peu connus des Maxplorateurs.
D’un point de vue pratique, l’abonnement a également ses inconvénients, par rapport à une utilisation normale du train, qui doivent être connus avant de s’engager. Point d'étape, après un an d’utilisation…
➕ La flexibilité
Contrairement à son prédécesseur iDTGVmax, TGVmax n’a pas de contrainte de temps concernant les réservations de billets, mis à part la réservation à partir de J-30. Il est ainsi possible d’annuler sa réservation et d’en reprendre une autre, jusqu'à une minute du départ du train pour l’annulation, deux minutes du départ pour la réservation. Il est donc possible, si l’on sent que l’on va rater son train… d’annuler la réservation et d’en prendre une autre plus tard, s’il y en a ! Cette situation m’est arrivée plusieurs fois et cette possibilité est très pratique — il m’est même déjà arrivé de prendre un billet devant les portes de mon train loupé qui s'étaient fermées… Même si c’est possible, ceci ne reste pas à recommander car cela prend une place TGVmax pour quelqu’un qui aurait pu prendre le train. Et c’est à cause de ces énergumènes comme moi que la SNCF pensait à un moment instaurer un système de carton jaune / rouge, comme sous l'époque iDTGVmax*, avant d’en être dissuadée car tous les trains ne font pas l’objet de contrôles… Avec iDTGVmax, une réservation annulée trop tard, une place laissée vide par l’usager, ou une mauvaise conduite, pouvait donner un carton jaune. Au bout de deux cartons jaunes dans le mois, l’usager se voyait remettre un carton rouge, et ne pouvait réserver qu’un trajet en même temps, empêchant donc toute correspondance.
Attention cependant, on ne peut réserver un train après qu’il soit parti. Un abonné TGVmax ne peut réserver qu’un train par jour au départ de la même ville : si la réservation n’est pas annulée avant le départ du train, il ne sera pas possible de reprendre une autre réservation, ce qui peut être facheux en cas de train raté en terre inconnue…
De plus, cette situation ne marche naturellement que s’il y a des trains ouverts aux TGVmax après. Cela arrive plus souvent qu’il n’y paraît, car de nombreuses places TGVmax sont rajoutées quelques jours avant le départ du train si celui-ci n’est pas rempli ; mais il y a peu de chances que cela marche sur du Paris — Lyon, par exemple…
➕ Café illimité pour 3 euros ! ☕
L’un des avantages de l’abonnement, en plus des trains illimités… les boissons chaudes en illimité ! Depuis l’an dernier, les abonnés TGVmax ont droit à une offre exclusive au bar des TGV (et uniquement des TGV) : pour l’achat d’un gobelet à trois euros, les boissons chaudes (thé, café, infusion) sont servies en illimité !
#TGVmax : appliquons les principes de l illimité au café ☕️ pour 3 euros café , thé illimité pour les porteurs TGVMAX .. et toujours 15% de réduction sur les menus au #bartgv
— 🚄Pierre Matuchet🚄 (@Pmatuchet) January 24, 2018
Peu de Maxplorateurs sont au courant de ceci, et tant mieux pour les caisses de Newrest, la compagnie qui s’occupe du bar TGV ; mais vous pouvez aigrement en profiter ! Il suffit juste d’aller le demander au/à la barista, muni d’un « justificatif TGVmax », le plus souvent l’onglet TGVmax de l’application SNCF tout en étant connecté. Par la suite, il faudra juste ramener le gobelet (et son ticket de commande), et hop :)
Malheureusement, les chocolats chauds ne sont pas inclus dans l’offre, et ce pour des raisons légales — le législateur ayant interdit les boissons sucrées en illimité pour lutter contre l’obésité. Mais rien ne coûte de demander…
Liste des boissons ouvertes à l'offre
De plus, comme tout titulaire de carte de réduction SNCF, les abonnés TGVmax ont droit à -15 % sur les menus au bar TGV. Cette offre n’est cependant plus mentionnée dans le menu du bar, la SNCF ayant profité du changement de gamme tarifaire et de l’arrivée des nouvelles cartes Avantage pour faire le balai dans les réductions… Mais dans la pratique, la plupart des baristas font encore la réduction, ce changement n’ayant pas été communiqué.
➕ En cas de retard…
TGVmax est certes une offre limitée en termes de train, mais une fois dans celui-ci, le voyageur est et doit être traité comme les autres*, conformément aux directives européennes et à la Garantie Voyage de la SNCF. Seule exception, accordée par les CGV : en cas d’affluence, les abonnés TGVmax sont les premiers à ne pas bénéficier d’une place assise. Mais cette condition n’est valable que si l’abonné est prévenu avant le départ ; dans le cas contraire, la garantie place assise (bon d’achat de 10 à 30 € en compensation) s’applique. Ainsi, en cas de retard trop important, ou surtout de rupture de correspondance, la SNCF se doit de proposer un taxi (ou un bon pour un taxi) afin d'être acheminé à l’endroit prévu ; ou un hôtel ⭐⭐ en cas de trop importante rupture de correspondance. De plus, les CGV garantissent à l’abonné un autre train en cas de rupture de correspondance entre deux trains TGVmax. Faites valoir ce droit ! Il m’est arrivé deux fois en une centaine de trains d’avoir ce problème, et ce n’est pas un souci. Généralement, les contrôleurs du train suivant vous accorderont le droit d’entrée, mais il vaut mieux passer par l’accueil de la gare pour avoir des billets en bonne et due forme, au cas où…
De plus, une garantie G30* s’applique en cas de retard de plus de trente minutes : 5 € de compensation en bon SNCF non nominatif, ce qui reste mieux que rien pour un billet à zéro euro.
En temps normal, la garantie G30 permet de se faire rembourser de 25 % à 75 % du prix du billet, en cas de retard de plus de trente minutes.
Plus d’informations
Néanmoins, pas ou peu d’exceptions en cas de retard fleuve : court ou long retard, le bon reste de 5 €. Il n’est pas non plus utilisable pour baisser le prix d’une mensualité d’abonnement, mais vous pouvez le donner à vos proches qui pourront, au pire, vous rembourser 😉
Enfin, en cas de situation perturbée, c’est-à-dire de problèmes de lignes qui causent le retard de nombreux trains (suicide sur la ligne, problème d’alimentation électrique…), et qu’un train en rattrape un autre, vous pouvez demander au chef de gare et/ou au chef de bord de ce train de le prendre au lieu du vôtre, plus en retard… mais ce n’est pas une obligation, et il faut bien avoir un accord pour le faire. En aucun cas, ne montez dans un train sans avoir de réservation TGVmax ou d’accord du chef de bord ! L’amende peut sinon être salée, allant jusqu'à 375 euros. (vive le train…)
➕ Le programme Voyageur
Le programme Voyageur est le programme fidélité de la SNCF, qui permet d’accéder aux salons Grand Voyageur en gare, voire à l'échange de billet en cas de train loupé (surtout pour les professionnels). Il est composé de quatre paliers, le premier étant Voyageur, et les échelons se passent en prenant des trains.
| Voyageur | Grand Voyageur | Grand Voyageur Plus | Grand Voyageur Le Club |
|---|---|---|---|
| Dématérialisation des e-billets | Dématérialisation des e-billets | Dématérialisation des e-billets | Dématérialisation des e-billets |
| Réductions sur les services annexes | Réductions sur les services annexes | Réductions sur les services annexes | Réductions sur les services annexes |
| Billets gratuits | Billets gratuits | Billets gratuits | |
| Embarquement prioritaire | Embarquement prioritaire | Embarquement prioritaire | |
| Salons Grand Voyageur | Salons Grand Voyageur | ||
| Échange garanti | |||
| GRATUIT | Au bout de 20 trajets ou 800 € dans l’année | Au bout de 2200 €* dans l’année | Au bout de 3500 €* dans l’année |
La SNCF parle de points Statut, mais dans la pratique, 1 € = 1 point Statut.
Néanmoins, tel quel, les abonnés TGVmax sont un peu incompris ici, car les points Statuts et les 20 trajets s’obtiennent… pour les trajets en TGV ou Intercités, de plus de neuf euros… Or, les trajets TGVmax sont à zéro ! Heureusement, la SNCF compte les 79 euros par mois dépensés dans l’abonnement TGVmax pour l’obtention de la carte Grand Voyageur. Ainsi, au bout de 11 mois* Un peu de mathématiques : 79 x 11 = 869, qui est plus grand que 800… , l’abonné TGVmax pourra logiquement passer au statut suivant, et commencer à cumuler les points Monnaie pour avoir des billets gratuits. Néanmoins, pas de passage aux rangs supérieurs pour les abonnés TGVmax. En effet, les points Statut se réinitialisent tous les ans, à l’anniversaire de l’obtention de la carte Voyageur. Ainsi, un abonné TGVmax cumulera jusqu'à 948 points Statut par an, et ne pourra accéder au grade supérieur, notamment aux salons Grand Voyageur (☹️).
Une fois au statut Grand Voyageur, on peut cumuler des points Monnaie, qui servent à acheter des billets Prime, ainsi que — théoriquement — des cadeaux high-tech et autres (mais le catalogue s’est vidé progressivement ces dernières années…). À partir de là, les 79 euros par mois compteront pour 158 points Monnaie par mois, soit 1 896 points par an. Libre à vous d’en profiter pour offrir des voyages à vos proches (ou à vous-même s’il n’y a pas de TGVmax !)…
➕ TGVmax, la résiliation facile
C’est un point positif qui reste à noter, dans la jungle des abonnements où il faut envoyer un recommandé avec accusé de réception pour résilier : l’abonnement TGVmax se quitte et se reprend en quelques clics depuis l’espace client. Il suffit de cliquer sur « Annuler mon abonnement TGVmax » et de remplir deux champs pour que l’abonnement soit arrêté à la date demandée.
L'écran de résiliation sur l'espace client TGVmax.
Idem dans le sens inverse, on peut se resservir de TGVmax une fois l’abonnement résilié, sans avoir à renvoyer sa carte d’identité.
Attention cependant, cela n’enlève pas les délais d’engagement mimimum : pour rappel, l’abonnement TGVmax ne peut être arrêté dans les trois premiers mois (sauf cas de force majeure), et la résiliation coûtera 15 euros dans les douze premiers mois. Pensez donc à ceci avant de vouloir arrêter votre abonnement temporairement…
➖ Six réservations simultanées
C’est l’un des grands principes de l’abonnement, mais il n’en reste pas moins dommage : l’abonnement ne permet de réserver que six trains en même temps. Or, les réservations sont ouvertes à J-30, et surtout, en cas de correspondance, chaque train pris compte pour une des six réservations. Impossible alors de réserver quatre aller-retours par mois pour rentrer chez soi les week-ends, au risque qu’il n’y ait plus de places disponibles à J-20… De plus, pour les jeunes comme moi qui font des trajets avec correspondance, il n’est alors pas question de faire réserver plus d’un aller-retour par mois. Avec de la chance, il reste possible de trouver des places après coup, dix jours avant le départ peut-être, mais cela relève malheureusement plus de l’occasion…
À plusieurs reprises, il a été évoqué l’augmentation de ce quota de réservations, pour les abonnés respectueux des règles, puis pour les abonnés au bout d’un an… mais sans succès, visiblement ; l’abonnement n’a que peu bougé depuis son inauguration il y a deux ans et demi — le seul gros changement étant la nécessité de confirmer ses billets, apparue en novembre dernier.
➖ Les correspondances
C’est l’un des points noirs de l’abonnement, qui est malheureusement peu connu mais peut jouer des tours lorsqu’on est dans cette situation : les correspondances entre trains TGVmax et trains non-TGVmax.
Normalement, lorsque vous achetez un trajet en train d’une gare à une autre, et même si vous prenez plusieurs trajets, la SNCF est tenue de vous acheminer à cette gare, même en cas de problèmes indépendant de sa volonté (sauf force majeure). En effet, elle a conclu avec vous un contrat de transport, symbolisée par le billet contenant toutes vos correspondances, en vertu du règlement européen (CE) n°1371/2007 sur les droits et obligations des voyageurs ferroviaires. Si votre trajet comporte plusieurs trains qui sont mentionnés sur un même billet (ou du moins, une même référence de voyage), la SNCF est tenue de vous faire prendre le prochain train pour votre destination. C’est grâce à cela que si votre premier TER a du retard et vous fait rater votre TGV, vous pouvez demander à prendre le suivant (tout en vous faisant rembourser une partie du billet grâce à la garantie G30, pour rappel).
Néanmoins, avec TGVmax, la SNCF a filouté pour ne pas avoir à respecter ces obligations légales. En effet, en prenant un trajet avec une correspondance TGVmax, le trajet est décomposé… en deux billets ! Donc, en deux contrats de transports distincts. À partir de là, plus d’obligation d’acheminement en cas de rupture de correspondance : c’est comme si un métro en retard vous avait fait rater votre avion… c'était à vous de vous débrouiller !
Dans la pratique, et comme mentionné plus haut, la SNCF assure, via ses CGV, la correspondance entre deux trains éligibles. Ainsi, si votre trajet vous fait passer par Paris mais que votre premier train a du retard, vous pourrez prendre le train suivant, ou dormir à l’hôtel si vous avez raté le dernier train.
Mais entre trains éligibles et trains non-éligibles, l’affaire est plus compliquée. En théorie, la SNCF n’a pas à vous assurer la correspondance, et il convient alors de racheter un billet, au plein tarif bien sûr, sans possibilité de se faire rembourser. C’est ce qui arrivait déjà à l'époque avec les iDTGV, la filiale laboratoire de la SNCF : les billets étaient divisés, et la correspondance n'était pas assurée entre iDTGV et trains publics, ce qui faisait souvent grincer des dents.
Dans la pratique, les cheminots sont cléments et, souvent, accepteront de vous prendre à bord du prochain train. Mais cela n’est pas garanti, et gare aux mauvaises surprises.
Le pire concerne les correspondances de TER à TGV, car la plupart du temps, les billets TER sont valides sur une plage horaire / quotidien, et non un train (en clair, les TER ne sont pas à réservation obligatoire). Dans ce cas-là, il vaudra mieux annuler sa réservation TGVmax, dans l’espoir d’en avoir une autre dans la journée… En effet, si un agent en gare n’est pas disponible ou ne veut pas vous l'échanger (les règles sont les règles, après tout), alors il vous en coûtera cher. Et, pour rappel, ne montez jamais dans un train sans billet ou autorisation du chef de bord. À vos risques et périls.
Ce cas tend à se produire de plus en plus pour les billets non-TGVmax, grâce à la règle du H00 qui veut qu’un train parte à l’heure sans attendre des clients en correspondance, et à l’ouverture à la concurrence à venir, qui force la séparation entre SNCF Grandes Lignes et SNCF TER. Et tant pis pour ceux qui restent bloqués…
➖ Oui vas-y OuiGo
Dans la même logique, et ce n’est là un secret pour personne, les Ouigo ne sont pas inclus dans l’offre TGVmax. Ce n’est même pas la même entreprise ferroviaire qui est à la charge de l’offre (même si en fond, cela reste la SNCF qui opère), donc il est logique que ces trains low-cost ne soient pas inclus.
Ce qui est plus dommage, c’est que l’accélération de l’offre Ouigo se fait au dépriment des TGV, et donc des Maxplorateurs. Ainsi, chaque année, de nouveaux Ouigo entrent en gare… en ayant pris le sillon (les horaires) d’un TGV qui disparaît. Dernier exemple en date : le Ouigo Nice — Paris ayant pris l’horaire d’un TGV, ce qui réduit nécessairement le nombre de trains ouverts aux TGVmax. Et cela n’est pas près de s’arrêter : la SNCF veut que Ouigo représente 25% du marché de la grande vitesse lors de l’ouverture à la concurrence, ce qui va se faire au détriment du TGV, certaines lignes étant déjà pleines…
➖ Pas de vélos ou d’animaux :(
TGVmax, c’est un abonnement pour les humains en seconde classe… pas pour leurs accompagnants. Ainsi, vélos et animaux ne sont pas inclus de base dans l’offre, et il n’existe pas d’option payante permettant de les inclure de manière illimitée.
Cyclistes dans la gare du Nord à Paris montant dans un TGV · VVVCFFrance (CC BY-SA 4.0)
Le transport d’un vélo à bord d’un train possédant des places vélos (c’est-à-dire les Intercités, et une poignée de TGV, surtout les Paris — Bordeaux) est payant mais peut s’inclure dans un billet TGVmax : il coûtera alors 10 euros, peu importe la durée du trajet. C’est donc très intéressant pour les longs trajets ; ça l’est moins pour des trajets régionaux, ou avec correspondances…
Les animaux, quant à eux, ne sont pas acceptés pour les abonnés TGVmax. En dehors des chiens guide d’aveugle (comme la loi oblige), les chiens, chats et autres animaux domestiques n’ont pas droit de cité pour les Maxplorateurs, conformément aux CGV de l’abonnement :
« Le transport d’animaux domestiques n’est pas autorisé à bord des Trains éligibles, dans le cadre de l’Abonnement TGVmax, à l’exception des animaux mentionnés à l’article 6.4 des présentes Conditions Générales. »
Reste une possibilité : acheter un billet animal dans une borne ou au guichet de la gare, pour les animaux de moins de 6 kg. Il en coûtera 7 €. Pensez à le composter ! Une fois habitué aux e-billets, on oublie de faire cela, ce qui peut coûter cher lors du contrôle…
Attention, la SNCF ne permet pas ce genre de tour de passe-passe. Mais je n’ai jamais vu de problèmes pour cela — et au pire, refilez le chien à votre voisin :D
➖ Une gestion de l’offre aléatoire, et un manque de transparence
C’est l’une de mes plus grandes déceptions avec cet abonnement, même si la majorité des Maxplorateurs ne s’en rendront jamais compte. Loin des promesses de transparence lors de la conférence de presse inaugurale, la SNCF fait un peu ce qu’elle veut avec cet abonnement et ses abonnés, modifiant les règles à l’insu de tous, ou annonçant des changements qui n’arrivent jamais. Elle n’est pas à blamer partout, et il paraît logique qu’elle accorde moins d’importance à des abonnés payant 79 € par mois le train illimité par rapport à des clients professionnels payant près de 200 € leur trajet. Néanmoins, il y a des limites, et des choses qui font tiquer :
- des changements faits à l’offre sans annonce officielle (cf. les -15 % au bar), ou après des semaines ;
- des réponses contradictoires ;
- des mails inadaptés ;
- des nouveautés jamais sorties…
Plus globalement, j’ai pu observer depuis un an un changement d’attitude vis-à-vis des Maxplorateurs, qui étaient auparavant bichonnés, et sont désormais refoulés au rang de profiteur d’un abonnement. Cela se ressent aussi dans la communauté, regroupée autour d’un groupe Facebook et du hashtag #tgvmax sur Twitter, qui était auparavant enjouée autour de l’abonnement, et aujourd’hui est beaucoup plus critique (et sévère…) en raison de la disparition progressive des places, due notamment à l’augmentation du trafic et du nombre d’abonnés…
Il y a en effet un maître-mot qui a été oublié par les décideurs : la transparence. Dans les premiers mois de l’abonnement, elle était annoncée, et il avait même été évoqué de rendre public en open data le nombre de places ouvertes aux TGVmax par train… Depuis a été pris le chemin inverse, en modifiant allègrement les quotas de places gratuites, voire en redistribuant sur le circuit payant les places de Maxplorateurs annulées à J-1. Les seules informations sur les regains de places sont laconiques : des redistributions jusqu'à J-3, parfois J-1 nous dit-on. À ne plus rien comprendre, quand à J-5 tous les trains de la journée sont disponibles, alors qu’ils étaient au plein tarif les vingt jours avant…
Il serait agréable d’entendre, pour une fois, exceptionnellement, un yielder, ces personnes qui modifient et injectent les places TGVmax, pour connaître leurs méthodes, ou au moins entendre ce qu’il se passe de l’autre côté. Car loin des réponses des CM qui ne font que communiquer les éléments en leur disposition, ce sont eux qui font aujourd’hui cet abonnement, et modifient son point de rentabilité pour les abonnés. À défaut, on se contente de déductions, d’astuces et de filoutage partagés sur les groupes Facebook, et paraissent des articles qui n’aident en rien à calmer les relations entre entreprise ferroviaire et usagers de l’abonnement…
Après un an d’utilisation, voilà les aspects positifs et négatifs (du côté pratique) que j’en ressors. Personnellement, je ne suis pas trop concerné par les aspects négatifs, ne souhaitant pas trimbaler mon vélo dans une ville hors TGVmax, et ayant encore la chance d'être dans une zone pas trop ouigotisée… pour l’instant. TGVmax est donc totalement d’intérêt pour moi, et je ne me fais pas tarder pour l’utiliser. Il est néanmoins dommage de constater cette dégradation de l’offre, mois après mois (réductions supprimées, offre réduite, problèmes bancaires…), sachant que TGVmax permet aux jeunes de prendre des trains qu’ils ne prendraient que peu sinon, se tournant plutôt vers le covoiturage.
Comme dit dans un autre post, à vous de juger si l’abonnement vous est utile. Vous avez désormais toutes les clés en main pour juger, tant du côté économique que pratique, de l’intérêt d’un tel investissement.
Bientôt, je parlerai sur ce site des méthodes pour trouver des trains vers telle ou telle destination, qui peuvent être très utiles selon son secteur de vie ! D’ici là…
Bon voyage 🚂
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Image d’illustration : @herolien (en attendant mon prochain TGVmax)
